Virginie Gradella

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1994-2000

Passionnée de français et de langues étrangères, j’enchaîne Bac littéraire et IUT information-communication avant de bifurquer vers la voie internationale pour une formation de journaliste avec un Bachelor of Arts aux USA, incluant un saut de six mois au Mexique, afin de valider un second bachelor dans la langue espagnole!

2002-2005

De retour au bercail, tenter ma chance à Paris est une évidence. J’y apprends la polyvalence comme intérimaire à Adecco événementiel dont les missions m’ouvrent les portes d’entreprises réputées (Sotheby’s, Veuve Clicquot, Burton, Daimler-Chrysler France…) et d’événements renommés (Roland Garros, Coupe Davis, salons divers…). Je gagne surtout la chance de bourlinguer à travers le monde, jusqu’à parcourir sept pays en une année. Le Népal, l’Inde, la Tanzanie, la Finlande, la Turquie, le Vietnam ou encore, Hong Kong et Taïwan, une expérience magique qui m’a fait comprendre ce que signifiait l’adage «les voyages forment la jeunesse».

2006-2017

Vous avez dit journaliste dans l’armée de l’air? Ça existe? Et bien oui et je l’ai découvert par une offre d’emploi à feu ANPE! En adéquation parfaite avec le profil recherché, je m’engage. Univers méconnu et inconnu où je fais l’apprentissage de codes uniques et où je grandis. D’abord journaliste pour le mensuel Air Actualités pendant six ans, chargée de com’ pour les trois armées pendant trois autres, pour finir chef de cabinet sur une base aérienne. Un éventail de nombreuses compétences acquises grâce à une belle institution.

2018

Tout a une fin et je décide que ce sera l’année de tous les changements: de vie, de travail, de rythme. Je veux me réinventer, changer d’univers, travailler pour moi et surtout, autour de mes passions. Être traductrice anglais-français et écrivain public réveille en moi l’appel de l’inconnu et du dépassement de soi. Je vais créer mon entreprise.
Parce qu’une vie est toujours un roman…
Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours adoré les mots et leur empreinte sur une feuille. Je les ai découverts grâce à la lecture tout d’abord, porte ouverte sur des mondes enchantés que je ne pouvais délaisser que ce soit en voiture, sur la plage ou sous mes couvertures, brûlant inlassablement les piles d’une lampe torche pour aller jusqu’au bout des histoires. Ces livres aux péripéties haletantes ont étiré mon imagination et enrichi mon vocabulaire. Puis cela a été les mots de l’oral, ceux que l’on apprend à manipuler avec précaution pour se raconter, pour ne pas blesser, choquer, nier. Ensuite, la révélation du mot écrit, en classe de 3ème. Nous venions de déménager et dans mon nouveau collège, j’ai été confrontée à l’explication de texte, une première pour moi! Un défi que j’ai relevé avec aisance tellement j’ai aimé noircir pages après pages d’analyses des mots de l’auteur, sur la sensibilité qu’ils véhiculaient, leur sens, leur fluidité et la beauté de l’ensemble. Enfin, avec le lycée, ce fut la rencontre avec deux professeurs de caractère. Mme Paul, professeur de français, et Mme Briard, professeur d’anglais. Deux chocs frontaux, deux personnalités opposées, deux jalons dans une vie. Pendant que les autres élèves s’accrochaient, je surfais. La suite est logique, 18 et 16 au Bac de français, 16 en anglais. C’est ma note de philosophie, catastrophique, qui m’a fait frôler la mention bien.
Qu’à cela ne tienne, ma voie était de toutes façons toute tracée. Je désirais travailler autour des mots -déjà!- qu’ils soient anglais, français ou espagnol, mes trois langues de prédilection. A l’IUT info-com de Sophia-Antipolis, le Silicon Valley français se disait-il, un bouquet pédagogique m’attendait. J’apprends les stratégies de communication, le marketing, les techniques d’expression écrite et audiovisuelle et à utiliser un ordinateur! Ce que j’en retiens, deux belles amitiés, un documentaire sur l’écrivain niçois Louis Nucéra, aujourd’hui disparu, et deux merveilleux stages de fin d’année, successivement à l’émission « Faut Pas Rêver » de FR3, puis à celle intitulée « De Quoi J’me Mêle! » sur Arte. Pendant cette escapade de quelques mois, j’observe les pros, me perds dans les studios d’enregistrement, accompagne un journaliste brésilien sur les passerelles de la Tour Eiffel pour sa mise en beauté de tous les 7 ans, rencontre un réalisateur génial et dîne avec Anémone et Daniel Cohn-Bendit…  Mon temps libre, je le passe à arpenter les rues de Paris, devenant plus Parisienne que les Parisiennes. A moi les jardins du Luxembourg, les petits théâtres, les expos, Ladurée, les Champs Élysées et les films en VO…
Mais tout reste encore à accomplir. Je décide donc de partir en échange d’une année dans un pays anglophone. L’Angleterre? Trop proche. L’Irlande et l’Écosse? Trop petits. L’Australie? Même pas pensé! Ce sera les États-Unis! Un cliché? Peut-être…, mais seulement si j’avais décidé de m’installer sur les côtes Est ou Ouest! Moi, j’ai choisi Kearney, dans le Nebraska, une petite ville du midwest perdue dans les champs de maïs, encore retentissante des clameurs de la piste du Poney Express. Et pourtant, elle est la représentation parfaite du campus universitaire comme on le voit à la télévision. J’y ai, par ailleurs, rencontré le Monde. Quasiment la seule Française -je rechignais à parler aux rares compatriotes que je croisais- j’ai lié des amitiés inaltérables avec des étudiants du Brésil, du Népal, d’Inde, du Mexique, du Panama, du Japon et bien sûr avec des Américains. L’année en question s’est vite transformée en quatre supplémentaires que j’ai ponctuées d’épisodes dignes d’une série télévisée de mon adolescence. Ayant sélectionné un major, c’est-à-dire une spécialisation, en journalisme et communication de masse, j’ai été reporter du journal du campus, animatrice sur les ondes de la radio universitaire et photographe. Dans la sphère privée, c’était la vie de dortoir, des horaires et des doigts à vif comme chef de plonge à la cafétéria du campus, des sessions de tutorat en français et espagnol et quelques responsabilités en tant qu’assistante du professeur de français. Cinq années de remise en question et de dépassement de soi pendant lesquelles je me suis construite, révélée, épanouie. Mon minor d’espagnol, ou matière en option, m’a ensuite conduite à Monterrey, au Mexique, où, libérée de contraintes pédagogiques puisque l’objectif était de parler couramment, j’ai suivi des cours de cuisine, de flamenco, de batterie et de chant. Une tranche de vie incroyable d’où je suis revenue parfaitement à l’aise dans la langue, au terme d’un road-trip en bus aux quatre coins du pays: Mexico, Cristobal de las Casas, Oaxaca, Palenque, Puerto Escondido, Teotihuacan, Chichen Itza, Tulum, Playa del Carmen…
A mon retour, des images plein la tête, ce fut le moment de participer à cette célèbre cérémonie de remise officielle des diplômes : graduation day ! Revêtue de ma toge noire, coiffée de ce carré plat au pompon doré, je suis allée chercher mon diplôme sur une estrade quand mon nom a retenti dans l’énorme gymnase. J’ai basculé le cordon d’un côté à l’autre pour prouver que je n’étais plus une undergraduate ! Et puis je suis allée à New York: emploi de serveuse dans la plus parfaite illégalité chez un restaurateur allemand fantasque, stage au sein de Blue Magazine, lectures sans fin dans les fauteuils Club de Barnes and Nobles. Le chapitre Grosse Pomme s’est vite interrompu et je suis rentrée en France, le monde s’étant soudainement rétréci.
Le temps de réfléchir sur la suite que je voulais donner à mon histoire et j’ai quitté ma Côte d’Azur natale, une valise et un lit gonflable dans une main, mon ambition dans l’autre, pour m’installer dans un trois pièces en colocation entre la Porte de la Chapelle et le stade de France. Une localisation intermédiaire dans le 93 où je me suis beaucoup plu pendant 7 ans, n’en déplaise à certains détracteurs. Et l’aventure a commencé. En attendant de trouver un poste de journaliste, je suis devenue intérimaire chez Adecco événementiel. J’ai enchaîné de multiples missions, ce qui m’a permis de meubler et de décorer ma chambre vide, de rencontrer bon nombre de mes amis et surtout, ce qui m’a valu d’accéder à des entreprises réputées. Sotheby’s, Veuve Clicquot, Burton, Daimler-Chrysler France….j’y ai appris et vécu de belles expériences professionnelles. Tout comme lors d’événements récurrents tels que Roland-Garros ou la Coupe Davis: assister aux matchs de Serena Williams ou Marat Safin battant leur adversaire de toute leur écrasante supériorité, croiser Yannick Noah ou échanger quelques mots avec ce charmant Jean-Paul Loth…j’ai composé un bouquet d’anecdotes inattendues et rigolotes. Pendant ces quatre ans, j’ai profité de la vie parisienne, ai connu la capitale sous nombreuses de ses coutures. J’ai également beaucoup pris l’avion… Car ce que je gagnais, je le dépensais essentiellement dans les voyages, une autre de mes passions. Et pas des moindres! Mon record fut de visiter sept pays en une année. J’ai donc eu la chance de vivre un safari photo en Tanzanie, de m’immerger dans l’eau d’un lac glacé de Finlande avant de courir me réfugier dans un sauna, de pêcher la crevette à la ligne ou d’assister au lever du soleil à Taïwan, de recevoir un massage sur une jonque dans la baie d’Halong, de saluer le Grand Bouddha à Hong Kong ou encore, d’assister à un mariage indien parée d’un soyeux sari confectionné sur mesure.
Mais je m’égare…
Finalement, un jour, une offre d’emploi aussi inattendue que surprenante tombe ! L’armée de l’Air française recrute à un poste de journaliste… Même si je me pose des questions -ce n’est pas un simple emploi, c’est un véritable engagement- je suis très intéressée. Je pèse le pour et le contre, puis prends ma décision, fonce et obtiens le poste. Commence alors une autre aventure. Tout d’abord, il faut devenir militaire: apprendre les grades, marcher au pas, saluer ses supérieurs hiérarchiques, comprendre et connaître son institution… Ce sont trois mois de formation intense à Salon-de-Provence au sein de l’école des officiers. Je décroche mes galons. C’est aussi là que je rencontre mon conjoint, mais ceci est une autre histoire. Puis, je retrouve Paris et débute ma carrière au Sirpa Air (service information et relations publiques de l’armée de l’Air) sur le site qui est maintenant Balardgone, aux côtés de vieux chibanes (en voilà du jargon propre à une culture d’entreprise spécifique!) et de quelques jeunes militaires frais émoulus comme moi. Je résumerai ces six années d’exercice à un enchaînement stimulant de missions, de reportages, de rencontres et d’articles passionnants à rédiger. A terme, j’ai quitté une famille professionnelle plus qu’une équipe pour m’installer dans le Sud-Ouest avec ma petite famille. Et oui, entre temps, j’avais fait un bébé et l’élever en province était un bonus que nous avons saisi grâce au jeu opportun des mutations.
Nous voilà donc dans une commune proche de Bordeaux, celle-là même où j’exerce en freelance. J’entame trois années de chargée de communication pour toute la zone sud-ouest et au service des trois armées. J’ai la chance d’avoir un chef motivé et motivant et surtout, qui connait son métier. A coups de manifestations diverses, j’apprends la communication institutionnelle, mémorielle, événementielle et de crise. J’élabore et rédige toutes sortes de supports de communication, abonde les contenus de sites et de réseaux sociaux, prépare des revues de presse quotidiennes, me fais le relais entre différentes entités.
Je ne le sais pas encore mais, comme la vie est parfois bien faite, je me prépare pour mon prochain poste. Qui me tombe dessus sans crier gare, sans avoir rien demandé! Je serai chef de cabinet du commandant de la base aérienne, chef de la communication, responsable du protocole et pour couronner le tout, ces trois fonctions englobées dans celle de chef d’un bureau d’une quarantaine de personnes….. Quatre casquettes à moi toute seule et la délicate responsabilité de diriger des personnes de tous âges, tout parcours, tout tempéraments… Ai-je mentionné qu’entre temps, j’avais conçu et mis au monde mon deuxième bébé? Je ne vous cache pas que la rentrée 2015 a été compliquée. Éprouvante serait le mot adéquat en fait. Comment se comporter quand on est une nouvelle venue et que tout le monde se connaît? Que l’on est au centre de tous les regards? Que chacune de vos actions est épiée, commentée, critiquée? Comme commander sans trahir sa personnalité? Car je ne commande pas, je manage… Comment faire adhérer une équipe disparate en missions et dispersée sur plusieurs points du site? Comme rester exemplaire tout en ne trahissant pas son intégrité? Comment faire face à un monceau de travail, à une situation de sous-effectif et à l’exigence de son chef? Comment, finalement, résister au stress? Soyons clairs, j’y ai laissé une partie de ma santé. C’est comme cela que cela se passe quand on veut bien faire et qu’on fonctionne à 200%. Mais en même temps, j’ai beaucoup appris. J’ai renforcé mes compétences, encore ajouté des cordes à mon arc et  j’ai aussi appris sur moi, sur les autres, sur la gestion des relations et des compétences, sur la conduite de projets de A à Z, sur comment déléguer ou ne pas déléguer, sur comment prendre les responsabilités sur soi pour protéger ses subordonnées… J’en passe et des meilleures. Le point d’orgue de cette tranche de vie: un événement d’envergure, le meeting de l’Air de mai 2017 qui a mobilisé les énergies sur une année, en parallèle du reste. Ce que je retire de cette expérience: un job palpitant avec des rencontres éclectiques et une équipe extra qui me donnait envie de me lever le matin!
Seulement, quand vous poussez vos limites jusqu’au breaking point (ou point de non-retour), vous commencez à vous poser des questions et les pensées qui chatouillaient votre esprit en sourdine deviennent des clameurs qui veulent se faire entendre. Ainsi dès le déménagement de Paris vers la province, ces voix me susurraient qu’avec le déplacement géographique, je m’éloignais de ma vocation, c’est-à-dire de ce besoin, de cette soif d’écrire. Je les ai relégués à l’arrière-plan ces chuchotements alors importuns, mais cela ne les a pas empêchés de continuer à fomenter en sourdine, à échafauder des plans, à se projeter. Alors pendant que j’étais à mon poste à responsabilités, ils ont enflé et ont pris beaucoup de place. Je suis donc arrivée à une conclusion simple: je souhaitais passer à autre chose, revenir à mes amours, changer d’univers, de routine, renverser le quotidien, le secouer, sortir de ma zone de confort, repartir à zéro, connaître l’exaltation de la nouveauté, créer un projet de A à Z, le porter et surtout, surtout, vivre autour de mes passions.
Ayant fait connaître mes desiderata à l’institution, celle-ci a gracieusement accepté mon départ après plus de 12 ans de bons et loyaux services et a mis à mon service un accompagnement de reconversion complet qui me permet aujourd’hui de vous dire:
Bienvenue sur mon site, à l’Atelier des mots, le lieu où je joue avec les mots par plaisir de les voir danser, porteurs de sens, au service et à l’écoute de vos besoins.